Tadaaaaaam…
Voilà donc le nouvel article que tout le monde me demande! Bon, par « tout le monde », comprenez 3-4 personnes, mais je trouve chouette l’idée de la foule en délire, c’est mon côté « (potentielle) star de rock » qui ressort.
Depuis 15 minutes que je regarde ma page, il y a bien 20 milliards d’idées d’articles qui m’ont traversé l’esprit (vous aurez remarqué l’intensité du trafic, le périph’ parisien peut aller se rhabiller).
Côté catho, le carême, la semaine sainte, Pâques et la dernière homélie de mon curé préféré fourniraient de quoi remplir ce blog jusqu’à… longtemps. Coté hosto, c’est encore pire: partiels, co-externes, stage, patients, hôpital, ambiance, café, ascenseur, sans oublier… plein de trucs (oubliés, donc).
Et alors, allez savoir pourquoi, mais je ne suis pas très forte pour faire des choix. Vous le voyez, le billet bordel qui se profile à l’horizon ou pas ? Bon, évitons, et pour cela retournons aux fondamentaux. Je suis une catho à l’hosto, ok. Qu’est ce que ça veut dire ?
Ben, par exemple…
-aujourd’hui, Jeudi Saint. En termes de catho-importance, sur une échelle de 0 à 10, je dirais 9. La première messe, la première communion, l’Institution de l’Eucharistie et celle de la prêtrise… On ne fait pas les choses à moitié chez les cathos. Du coup, j’avais prévu de sortir de l’hôpital à 17h30 (c’est honnête) pour aller tranquille à la messe de 18h30, puis me faire un bon dîner en vue du bol de riz de demain et dormir tôt.
17h25, j’étais dans le timing.
17h26, l’infirmière vient me voir : M. Vive-Les-Imprévus a une douleur thoracique et euh… il respire bizarre.
17h27, je cours.
17h41, le tracé de l’ECG ne laisse aucun doute : M. Vive-Les-Imprévus s’offre un infarctus.
…
18h25, je sors de l’hôpital… Ce sera donc la messe de 20h.
-demain, Vendredi Saint, 15h. Jésus meurt sur la croix. Oh, comme j’aimerais passer ce moment dans une chapelle, plongée dans ce mystère improbable d’un Dieu qui meurt homme pour que les hommes renaissent à Dieu ! Mais là, tel que ça se profile à l’horizon, je serai en train de faire le TR de M. Prostate-A-Explorer. Moins glamour.
-les samedis de boulot. Mon interne compatissant me dit de prendre ceux où c’est lui qui est là, comme ça je ne viens pas et il ne dira rien au chef. Ça parait être un bon plan, non ? Simplement, mentir comme ça pendant des mois, ça sent le roussi pour la prochaine confession.
Parfois c’est donc difficile d’être une catho à l’hosto, de concilier ces deux parties de ma vie, sans tomber dans la si facile opposition: je suis catho, MAIS je suis à l’hosto. Je ne pourrais donc pas « bien vivre » mon Vendredi Saint, avec la concentration et la dévotion et le recueillement et tout et tout.
Et en fait, non. Stop, machine arrière.
Je suis catho ET je suis à l’hosto. Les deux parties ensemble, pas opposées mais enrichies mutuellement. Ça tombe sous le sens, mais c’est bon de se le redire de temps en temps.
Demain, quand Jésus sera étendu sur la Croix, j’aurai (peut-être) mon doigt dans un rectum. Et (sûrement) mon cœur au Golgotha. Je suis une catho à l’hosto, quoi.